Dompter, vaincre, surmonter, faire face à ses peurs. Voilà des phrases que nous avons entendues.
Et si au contraire, nous n’avions pas besoin de « vaincre » nos peurs mais de les vivre ?
Parce que nous avons peur, nous n’abordons pas franchement cette fille magnifique, nous évitons les sujets difficiles avec nos proches. Nous préférons renoncer à nos élans, à nos envies. Nous nous taisons. La peur disparaît alors automatiquement. Mais à quel prix ?
Que pourrait-il arriver de si grave si nous vivions nos peurs ?
Pensons à un enfant qui grimpe dans un arbre. Son seul but est d’atteindre la plus haute branche. Vous me direz qu’il ne réalise pas qu’il peut tomber. En effet. Il est propulsé par son élan. Point. Tout est possible pour lui. C’est lorsqu’il tombera ou que sa mère poussera un cri d’effroi qu’il réalisera que son désir implique le danger.
On pourrait donc ainsi définir la peur : L’élan + la conscience. Comment donc éviter la peur ? En faisant taire l’élan. En niant le désir.
Sauf que le désir est la pulsion qui nous pousse en avant. Qui nous permet de vivre de nouvelles expériences, d’aller plus loin. Qui fait palpiter notre cœur. Ne pas vouloir expérimenter la peur, c’est noyer toute initiative. Anéantir toute nouvelle expérience qui me permettrait me sentir vivant. Et d’enrichir ma vie.
Taire l’élan c’est voter pour la sécurité permanente. Peut sembler confortable à certains mais soyons réaliste, est-il possible d’éliminer tous les dangers ?
Par contre, si je me risque en étant conscient que j’ai peur, j’accepte. J’accepte l’inconnu, le mystère qui va avec une nouvelle rencontre amoureuse, par exemple. J’accepte le fait de ne pas savoir où me mènera cette expérience.
La peur est une alliée précieuse. Sans la peur, pas d’aventure, pas de nouveauté, pas de limites dépassées. Pas de fierté de l’avoir fait. La peur permet de se sentir vivant. Et d’apprécier la vie, vraiment.
Ce qui donne de la valeur à notre vie implique de vivre la peur.