Ah…le couple ! Sujet indémodable puisqu’il y a
autant de façon de le faire fonctionner qu’il y a de de duos pour le
former. On ne fera jamais le tour du
couple. Chacun a ses principes pour le
faire fonctionner : communication, complicité, partenariat, saine
dépendance, sexe, fidélité, projets
communs, début de la cellule familiale et ainsi de suite.
Ce qui est intéressant, ce sont les idées préconçues
que l’on se fait sur le couple, idées qui font que si l’idée que l’on s’en fait
ne cadre pas avec la réalité, c’est F-I-N-I.
Vous n’avez jamais fait ça? Moi non plus. Mais
visitons quelques idées reçues sur le couple…juste pour le plaisir de le faire.
Note :
le masculin et le féminin sont employés à tour de rôle non par distribution
systématique des idées préconçues mais simplement pour varier. Veuillez ne pas associer
le sexe et l’idée. Dans tous les cas, c’est (il) et/ou (elle).
1 « Il devrait comprendre sans que j’aie à le lui expliquer ».
Mmm…intéressant. Au nom de quoi ? Des années que
vous avez au compteur? De la complicité?
Du concept Jerry Maguire « You
complete me »? Si votre conjoint comprend sans que vous ayez à expliquer
les choses, inquiétez-vous. Cela implique qu’il peut lire dans votre cerveau. Ce n’est pas nécessairement pratique.
2. « J’ai pas encore trouvé ».
Par ce qu’il n’y a qu’UNE personne idéale? Mais voilà
qui est hautement déprimant! Et si je vous disais que vous êtes compatible avec
au moins 200 autres personnes ! Est-ce que ça n’enlève pas un peu de pression?
Et puis trouver…ça implique de chercher. Parfois, il ne s’agit que de sourire pour
que tout bascule. Non mais…il y a de moins en moins de travail là…
3. « Il faut que ce soit facile ».
Et bien là, ça fonctionne à l’inverse du numéro
2. Et je citerai ici le Grand Sage Ferland
(Jean-Pierre) : L’amour, c’est de l’ouvrage. Pourquoi? Parce qu’il s’agit
d’un laboratoire en constante ébullition :
2 personnes qui ne se connaissaient pas il y a 6 mois, se mettent tout à coup à
échanger des fluides, des idées, à laver leur linge sale ensemble (au sens « Tide »
du terme) , à décider ensemble ce qu’ils vont manger, boire, regarder comme
film, leur destination-vacances, la déco, à apprivoiser le chien ou les enfants
de l’autre et tout ça est sensé aller sur des roulettes? Et on n’a pas encore
parlé politique, société, école publique, école privée, cigarette, sexe (fréquence,
goûts, point G etc.). Alors ajoutez le ménage, le poker, les voyages de pêche,
les journées de golf, les virées de filles, les beaux-parents, Noël et la
semaine de relâche…et qui peut dire en toute conscience que ce devrait être
facile? Il n’y a rien d’autre à ajouter.
4. « L’amour, c’est ne faire qu’un ».
J’ai envie tout de suite de référer au numéro 3. L’amour,
ça va, ça vient, c’est plus ou moins intense. Parfois, l’autre est la dernière
personne que l’on a envie de voir en rentrant chez-nous. Ce qui est dangereux,
c’est de le nier. Non seulement ce n’est pas grave, mais c’est sain. L’autre change d’emploi, vit un événement
difficile, est en burn-out, file « un
mauvais coton ». Ses parents sont
malades, son fils a fait une fugue, son compte de banque est vide. Si on ne
fait qu’un, il y a danger de se noyer dans le même lac. Gardons-nous donc une écoute sensible et
préservons notre propre santé, ce qui nous aidera à appuyer l’autre.
5. « Sans elle, je ne peux pas vivre ».
Voilà qui peut surprendre, mais c’est faux. On peut vivre moins bien, moins heureux
pendant une certaine période, en déséquilibre, en deuil, profondément triste et
malheureux, mais on peut vivre. On vit différemment, on trouve une nouvelle
manière de se redéfinir. On n’a pas
perdu notre propre identité, nos qualités, nos talents, nos compétences, on est
en deuil.
6. Ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps.
C’est possible. Bien qu’il serait peut-être plus
exact de dire : « Ils vécurent heureux, la plupart du temps,
connurent des périodes sèches, ont été loin l’un de l’autre entre 1996 et 1998,
ont connu leurs plus grandes joies en prenant leur retraite et en partant faire
le tour du monde, ont eu peur lorsque Lise a été malade en 2007, ce qui les a
reconnectés sur l’essentiel… » et on pourrait continuer ainsi. De même, on pourrait aussi dire : « Ils
vécurent heureux pendant 13 ans et se séparèrent parce qu’ils ne trouvaient
plus de manière de l’être ». L’amour n’est pas une police d’assurance. ET
il y a une partie qui ne nous appartient pas dans la décision de le faire
durer. La partie de l’autre…
Le bonheur quotidien est donc formé de plusieurs
éléments qui nous permettent d’apprécier les plus heureux de ceux-ci. Car pour
apprécier les p’tits bonheurs comme les grands, nous sommes mieux placés quand
nous en connaissons la valeur.