« Je fais tout le temps de la culpabilité ».

mai 23, 2013

 

–        « Je me sens coupable quand je vais magasiner et que je m’achète une nouvelle paire de chaussures. »

–        – « Je me sens coupable d’aller jouer au golf alors qu’il y a tant à faire. »

–        « Quand je rentre tard du bureau, je me sens coupable de ne pas assez bien m’occuper de mes enfants. »

 

La culpabilité. Une de mes amies disait que les femmes qui n’en étaient pas  atteintes le devenaient une fois devenues mères. Pour d’autres, elle a toujours existé.  Chaque fois que je vais contre mes valeurs, je ressens de la culpabilité.  C’est le signal qui m’indique de revoir ma façon de faire. J’avais le choix…et je n’ai pas respecté mes valeurs. On appelle ça la saine culpabilité. Que je me sente coupable parce que j’ai éventé un secret que l’on m’a confié est ainsi juste quand j’ai promis de tenir ce secret.

 

Sommes-nous tous égaux devant la culpabilité?

 

On se doute bien que la réponse est « non ». Vous connaissez sûrement des gens sur qui tout coule comme sur les plumes d’un canard. Lorsque la culpabilité est passée…ils étaient occupés à ne pas se sentir coupables.  Difficile aussi de croire qu’une personne narcissique puisse ressentir de la culpabilité. 

 

La culpabilité qui n’en est pas

 

Des personnes sont hypersensibles, plus fragiles, elles ont de la difficulté à prendre leur place dans la vie.  Ou alors, elles ont ressenti de la culpabilité du plus loin qu’elles se souviennent. Ce sont ces personnes qui ressentent ce qu’elles appellent de la culpabilité et qui souvent n’en est pas.

 

     Je ne peux pas me sentir coupable d’être heureux alors que d’autres ne le sont pas. Je ne peux pas me sentir coupable parce que ma famille est en santé alors que des enfants sont malades. Même chose pour l’argent que j’ai, l’éducation que j’ai eue, mon pays de naissance.  Je peux être triste, éprouver de l’empathie pour les moins chanceux mais je ne peux pas me sentir coupable pour quelque chose que je n’ai pas fait moi-même. Si je me sens coupable en tant que citoyen responsable du sort moins enviable de mes contemporains, à moi de m’impliquer pour changer les choses. Voilà une façon constructive de me servir de cette « culpabilité ».

 

Est-ce que c’est encore à cause de mon enfance?

 

Il y a en effet des chances. Si nos parents avaient du talent pour nous faire sentir coupable…on peut le porter encore aujourd’hui. Des exemples?

– « Regarde ce que tu me fais. Tu vas me faire mourir ».

– « Si tu préfères passer la soirée avec tes amis plutôt qu’avec ta famille… »

– « On sait bien toi,  tu as été chanceux… »

– « Qu’est-ce que les voisins vont dire? »

Bon…assez.

 

Les personnes aux prises avec le souci de leur image ressentent souvent aussi plus de culpabilité. Elles ont de la difficulté à s’assumer.  D’autres  ont de la difficulté à prendre leur place, elles longent les murs, s’excusent, sont soumises. Pour ces personnes, la culpabilité vient facilement. En psychologie humaniste, on appelle ça se donner « le droit d’exister ». Certaines personnes ne se donnent pas ce droit pour toutes sortes de raisons qui sont en lien avec leur histoire et leur bagage génétique ou familial. 

 

Les bénéfices de la culpabilité

 

Me sentir coupable peut m’apporter certains bénéfices. Cela m’évite d’assumer totalement  la décision que je prends.  Je crois que le fait de me sentir coupable « prouve » que j’ai un cœur. Est-ce que je me sens coupable pour ne pas montrer mes vrais sentiments? Pour éviter d’assumer mes actes? Parce que j’ai peur d’être jugé? (J’ai décidé de ne pas aller chez ma mère à la fête des Mères parce que je suis fatiguée, mais je me sens coupable. Ainsi, j’évite de prendre la responsabilité de ma décision. Je me sens mieux…même si je me sens mal. Je diminue un peu ma satisfaction pour ne pas faire de la peine et l’autre le voit. Si l’autre sait que je me sens coupable…il va peut-être moins m’en vouloir…

 

Comment ne plus se sentir coupable?

D’abord, en arrêtant le discours « je n’y peux rien, je suis fait comme ça ». Si on tient ce discours, c’est qu’on retire des avantages à se sentir coupables (voir paragraphe précédent) même si c’est désagréable.

Ensuite, en se posant des questions franches : « Ai-je raison de me sentir coupable ? Si la réponse est oui, je peux ainsi « réparer » la situation. Sinon,  je trouve l’expression plus juste pour remplacer ma culpabilité : j’ai de la difficulté à m’assumer, ça me met en contact avec l’injustice qui existe dans mon entourage et j’aimerais pouvoir faire quelque chose. J’ai peur d’être jugé, j’ai peur de peiner.  Voilà qui risque d’être plus productif.

 

Remplacer la culpabilité par la gratitude

 

Lorsque l’on trouve que l’on est plus chanceux ou privilégié, pourquoi ne pas le reconnaître et avoir de la gratitude?  Ça risque en plus de nous donner le goût de « donner au suivant ». Voilà qui risque d’être plus productif.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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