C’est pas moi c’est lui !

septembre 29, 2011

Avez-vous remarqué comment la notion de responsabilité n’est pas à la mode? Essayez de trouver quelqu’un capable de se proclamer responsable de quoi que ce soit : en politique (nous sommes servis ces temps-ci avec les présumés liens entre le monde politique et celui de la construction), en économie, dans les histoires de couples qui se terminent mal, dans les drames passionnels et familiaux,  dans les histoires d’agression sexuelle, dans la pollution de notre air, de notre eau et plus simplement,  dans la façon qu’ont de se comporter nos enfants: « C’est elle qui a commencé! »

 Ca veut dire quoi « être responsable »? Avez-vous remarqué comme souvent, on associe le mot à « coupable »? Est-ce pour cela que nous avons si peur de nous l’approprier à l’occasion? Et si la responsabilité rimait davantage avec la maturité? Celle qui raisonnablement comprend que parfois, en tant qu’être humain, je peux « échapper » une situation? On ne parle pas ici de responsabilité au sens juridique du terme. Plutôt de la responsabilité quotidienne. Envers nous et envers nos proches.

 C’est qu’il y a plusieurs avantages à transférer la responsabilité d’un acte, d’une parole, d’un comportement sur un autre.  Tout d’abord, j’attire l’attention sur moi. On me reconnaît, on m’écoute, on me considère. J’attire ainsi la commisération. En tout cas, je la souhaite. Je peux même envisager que l’autre règle mon problème.

Ensuite, je n’ai pas à faire de travail d’introspection sur ce qui est ma part dans ce qui vient de se passer.  Cela m’évite de visiter mes démons. Mes blessures. Celles qui sont tellement profondes et remontent à si loin.  Celles que je reconnais quand l’émotion monte mais que j’enfouis bien vite au fond d’un trou en me changeant les idées. Vive la télé, internet et tout ce qui a le pouvoir de me tenir loin de moi et dont je me sers…pas toujours pour me divertir.

Socialement, il y a souvent   deux catégories : les gagnants qu’on admire et les victimes que l’on plaint. Comme s’il n’y avait pas entre les deux, des êtres complexes, avec leurs magnifiques forces, leurs qualités, leurs compétences et aussi parfois, leur zone cachée parce qu’enfouie.  Cette région représente nos blessures non cicatrisées parce que non nommées.  Comment être responsable si on ne reconnaît pas ce qui fait mal? Ce qui dérange? Ce qui, je crois, m’enlève de la valeur?

La responsabilité assumée, départagée, consciente fait disparaître la victime.

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