Combien de fois avons-nous l’impression de ne pas avoir été compris ou de ne pas clairement comprendre ce que l’on nous dit ? Ce serait tellement formidable que la communication soit toujours claire, précise, sans ambiguïté aucune. Et pourtant. Comprendre et être compris est tout un art.
Prenons un exemple simple. Vous avez demandé à votre époux de s’occuper du souper familial car vous allez être retardée. Vous arrivez à la maison pour trouver tout le monde attablé au salon en train de manger une pizza. Votre sang ne fait qu’un tour. Vous aviez imaginé tout le monde à table, en train de manger un plat avec plus de légumes. Vous voilà fâchée.
La conversation pourrait aller comme suit:
– Mais qu’est-ce que vous faites ?
– On mange en écoutant le match de hockey.
– Mais je t’avais demandé de t’occuper du souper.
– C’est ce que j’ai fait.
– Mais ce n’est pas ce genre de souper que je souhaite pour les enfants…
– Et bien moi aussi je suis arrivé un peu tard et le match commençait alors on s’est dit que ça ferait plaisir à tout le monde.
La vérité c’est que le papa s’est occupé du souper. Le menu n’avait pas été spécifié. Cependant, la maman se dit que comme son mari la connaît depuis longtemps, il devrait savoir qu’elle ne veut pas que les enfants mangent de pizza pour souper.
Souvent, nous croyons que l’autre va deviner ce que l’on souhaite. On s’expose alors à 2 déceptions. Celle de ne pas avoir ce que l’on veut et la pensée que l’autre ne nous aime pas vraiment puisqu’il n’a pas deviné ce que l’on souhaitait.
Pourtant, chacun a son système d’informations, de références culturelles, éducationnelles, familiales, son échelle de valeur. Tout cela et plus encore joue sur ce que nous comprenons vraiment de ce que l’on nous dit.
De plus, de mon côté, suis-je vraiment certain(e) dans ce que j’émets comme message? Est-ce que la peur qu’on ne soit pas d’accord avec moi peut me faire modifier mon discours? Est-ce que moi-même, je suis en train de me faire croire quelque chose auquel je ne crois pas vraiment? Est-ce que j’ai envie d’être sincère ou de bien paraître? Ou d’aller dans le sens de la majorité pour ne pas faire de vagues.
Je vous laisserai sur cette phrase de Bernard Werber:
« Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. » (Bernard Werber)
Essayons quand même.