C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de l’élégant journaliste sportif Richard Garneau, le 20 janvier 2013, à l’âge de 82 ans.
Monsieur Garneau était un journaliste passionné par son travail, conscient de sa responsabilité auprès du public. Toujours bien mis, utilisant un français impeccable en toutes circonstances, cet homme d’expérience était nos yeux et nos oreilles au hockey, aux Jeux Olympiques (il en a couvert plus de 23), pour le patinage artistique, « surfant » entre les réseaux de télévisions, chose rarement possible. Il témoignait avec professionnalisme, a toujours eu un haut respect de l’auditoire tant à la radio qu’à la télévision.
Je veux partager avec vous le sentiment qui est monté automatiquement chez-moi lorsque j’ai appris son décès. Tout d’abord, j’ai curieusement souri doucement. Et j’ai été habitée par la conviction que ce monsieur a vécu une vie exceptionnelle, passionnante, exaltante. Qu’il a su profiter et faire fructifier chaque opportunité qui lui a été présentée pour développer son potentiel, apprendre, vivre pleinement. Voilà un homme qui a su faire le meilleur avec ce qui lui a été donné. Il a dit « merci », il a dit « je suis vraiment chanceux » et a honoré tout ce que la vie lui a envoyé comme cadeau.
Je me souviens avoir eu le plaisir de le recevoir en entrevue. C’était un monsieur qui ne jouait pas la carte « Vous savez c’est un métier difficile, stressant » etc. Pas du tout.
Il m’a parlé de la chance qu’il avait eu de rencontrer ce métier alors qu’il se destinait à être comédien de théâtre, d’avoir eu très jeune, la chance de voyager partout dans le monde pour couvrir des événements sportifs. Il racontait même s’être beaucoup amusé au cours de ces voyages avec des collègues, trop conscient de la chance qu’il avait. Cela ne l’empêchait pas de faire son travail consciencieusement, avec respect pour le public et son employeur. D’ailleurs, il poussait toujours « la machine », cherchant à acquérir sans cesse de nouvelles connaissances.
Richard Garneau a eu une vie extraordinaire. Il l’a dit lui-même. Il a su en profiter, être reconnaissant pour celle-ci. Il était d’ailleurs généreux quand venait le temps de raconter ses expériences de travail en reportage, dans les plus beaux ou les plus compliqués pays du monde. ll a su exploiter ses talents, les faire fructifier, en faire bénéficier les autres, saisir les opportunités, nous faire cadeau de sa grâce et de son élégance. Il a honoré sa vie.
Et nous…quels sont nos talents? Savons-nous saisir les opportunités qui nous sont offertes grâce à ceux-ci ou avons-nous tendance à être figés par peur? Peur du ridicule, peur de l’échec, peur de la réussite, peur de ce que les gens vont dire, peur de nous assumer…
Bien sûr, nous avons le droit de choisir notre vie. Comment la voulons-nous? Comment voulons-nous la rendre plus conforme à ce que nous sommes? Nous avons tous au moins un talent qui nous distingue. L’avons-nous identifié?
Pouvons-nous dire aujourd’hui que nous honorons ce qui nous est donné?
Sinon, il n’est jamais trop tard pour faire briller notre étoile auprès de ceux qui nous entourent…Imaginez tous ces talents qui ne demandent qu’à briller…
Trouvons-nous important de faire bénéficier les autres de nos talents? De mettre ceux-ci au service de notre communauté?