« Bah…donne-toi un coup de pied au cul, ça va passer. »

mai 06, 2012

Cette semaine, c’est la semaine nationale de la santé mentale. C’est pas sexy, la santé mentale. On n’aime pas trop en parler. Il y a  encore des tabous, de non-dits, des regards fuyants lorsqu’on aborde le sujet. Pourquoi?

Parce que l’on ne sait pas trop comment réagir face aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale, parce que ça fait un peu peur et peut-être aussi  parce que nous soupçonnons que ça pourrait nous arriver et les personnes qui en sont atteintes deviennent…presque contagieuses.

Sans parler de chiffres et de statistiques, rappelons simplement que dans nos vies occupées, sophistiquées, dans notre monde où il y a beaucoup de comparaison (mon enfant est meilleur au hockey que le tien, ma voiture est plus neuve que la tienne etc.)  de  pression, de complexité, de conciliation travail-famille, de désir de TOUT avoir…nous sommes tous à risque de développer un problème de santé mentale.

Prenons par exemple le burn-out et la dépression.

Qui ne connaît pas une personne proche qui en a été atteinte? Cependant, il y a encore des gens pour qui il s’agit d’une faiblesse de caractère. « Bah, donne-toi un bon coup de pied au cul », « sors de chez-toi », « écoute un bon film », « va te faire masser » sont des paroles que l’on entend souvent.

Les personnes qui les disent sont bien intentionnées. Elles veulent que la personne aux prises avec le burn-out ou la dépression s’en sorte.  Et le plus vite possible.  Le truc, c’est que ce n’est pas en allant voir un bon film que la dépression s’en va.

Et c’est quand nous saisissons  véritablement que la dépression et le burn-out ne sont pas des états de déprimes passagers, que nous pourrons être plus empathiques à ceux et celles qui vivent cet état.  En même temps, cela nous permet d’être plus empathique…envers nous-mêmes. Si nous jugeons défavorablement les personnes attientes de burnout ou de dépression, comment nous jugerons-nous lorsque notre santé mentale sera moins « top shape »?

 Les personnes aux prises avec la dépression et le burn-out ne se posent qu’une question: Quand cet état va-t-il me quitter? Reviendrai-je un jour comme avant?

Voici donc ce que la dépression n’est pas:

– Une faiblesse

– Un manque  de caractère

– De la paresse

– Un défaut

– Un caprice

Les personnes aux prises avec la dépression luttent quotidiennement juste pour passer à travers une journée. Chaque jour, ils montent l’Everest. Il est difficile de comprendre ce que ces personnes accomplissent juste pour s’habiller le matin, sourire, tenir une conversation.

Pourquoi fait-on un burn-out ou une dépression?

Il y a des facteurs biologiques, environnementaux (le milieu où l’on vit, le tissu social) et il y aussi la loterie de la vie qui peut nous envoyer beaucoup d’épreuves que nous n’arrivons plus à surmonter. Pas parce que nous ne sommes pas assez forts…En fait souvent c’est parce que nous voulons être trop forts. Trop de problèmes à régler, le désir de plaire à tout le monde, d’être efficace. On n’écoute plus les signes que nous envoie notre corps: fatigue, maux d’estomac, insomnie, maux de tête, tension musculaire, anxiété. Et paf.

Celles et ceux qui sont à risque de développer une dépression ou un burn-out sont aussi les personnes perfectionnistes,  rigides, celles qui pensent qu’il n’y a que leur façon qui est bonne ou qu’il n’y a qu’une façon de faire les choses. Celles qui ont de hautes exigences, qui croient que les chose « devraient » fonctionner « de telle façon ».  C’est ce qu’on appelle des facteurs prédisposants.  La solitude et l’isolement dans les épreuves sont aussi des facteurs qui peuvent précipiter la dépression.

En cette semaine nationale de la santé mentale, demandons-nous si justement, nous ne serions pas à risque de développer une dépression ou un burn-out.

Mettons déjà en place une hygiène de vie saine où le plaisir, l’art de se faire aider et la détente ont leur place.

C’est le temps de nous rendre compte qu’il serait sain pour nous de voir le monde autrement, avec plus de souplesse. Cela nous évitera justement…de casser.

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